Présentation du laboratoire

Description succincte :

 

« L’Enseignement de la littérature est sans doute

 l’une des pratiques les plus délicates et les plus décisives

 De l’acte pédagogique » S. KHADRAOUI

 

             La question de départ consiste à esquisser, grâce à un ensemble de stratégies, le concept d’enseignement de la littérature qui puisse aider à savoir quelles sont les stratégies qui militent en faveur de l’efficacité de l’enseignement de la littérature ? Parler d’efficacité, c’est parler de ce que Paul Valéry appelait « le chemin le plus court». D'emblée, nous définissons les stratégies comme étant des processus d’enseignement planifiés liés à la façon d’enseigner la littérature. Le principe de base qui régit notre réflexion consiste à admettre qu’il est impossible d’enseigner la littérature sans La prise en compte des paramètres suivants :

  1. le contexte dans lequel se déroule l’opération enseignement : Le contexte de l’enseignement n’est pas fait de telle sorte que l’enseignement de la littérature et la résolution des problèmes qui en découlent soit favorable pour résoudre les problèmes liés à la façon d’enseigner la littérature. L’autre facteur renvoie aux enseignants, généralement non suffisamment préparés aux problèmes liés au contexte et aux apprenants. D’où les deux questions suivantes :
  1. A quel point ce contexte favorise-t-il l’enseignement de la littérature de langue française ?
  2. Comment assurer plus de crédibilité et de rationalité à l’enseignement de la littérature ?
  1. Le public visé : Il s’agit de trouver les moyens de s’adapter à la spécificité du public visé. Aussi, nous partons de l’évidence que l’enseignement de la littérature passe par des opérations de filtrage chez l’enseignant comme chez l’apprenant et qu’Henri Besse appel « cribles linguistiques et culturels ».
  2. La typologie textuelle : permet d’affirmer l’équation « A texte particulier une stratégie particulière ». Ceci, pour notifier la variation des stratégies et valider le principe selon lequel il est admis qu’il n’existe pas de stratégies universelles « prêt-à-porter » applicables à tous les textes littéraires et tous les apprenants.

 

           De ce qui précède, Il s’agirait non seulement de rendre compte de la parfaite adaptation des stratégies aux types de textes, aux objectifs assignés à l’enseignement de la littérature et au public visé mais aussi de mener une réflexion sur la spécificité à la fois langagière et culturelle de la littérature et sur les pratiques des enseignants et des apprenants. A ce titre, nous affirmons que tous les acteurs de l’acte pédagogique sont porteurs de modèles d’enseignement et d’apprentissage façonnés par leur culture, leur niveau, leur sexe, leur âge, leur histoire et l’amour qu’il porte à la discipline… C’est dire que les stratégies en question doivent être modulables et adaptables aux trois éléments cités ci-dessus.

 

L’enseignement de la littérature s’inscrit dans un domaine de recherche pluriel et évolutif. De fait, la notion de stratégie, liée à la problématique de l’enseignement de la littérature, ne peut être perçue d’un point de vue unique et unifié. Il serait question de présenter les diverses stratégies susceptibles d’assurer le dynamisme de l’enseignement de la littérature et de rendre efficace l’enseignement des textes littéraires. C'est pourquoi la notion de stratégies d’enseignement doit être le produit d’une pratique dynamique et active liée à l’idée d’action qui vise un but et nécessite des moyens.

          La question qui nous est posée aujourd’hui, surtout dans le contexte algérien, est celle des problèmes liés à la façon d’enseigner la littérature. Si nous nous inscrivons dans le contexte algérien, c’est parce qu’il est communément admis qu’on ne peut enseigner la littérature de langue française à des algériens comme on l’enseigne aux français. L’enseignement de la littérature n’est pas uniquement affaire de langue, elle n’est pas non plus affaire de littérateurs, de linguistes et de grammairiens. C'est dire, que plusieurs paramètres s’interpénètrent et s’entrecroisent dans l’enseignement de la littérature.

 

   Signalons l’emploi de « stratégie » au pluriel car : « les stratégies et les processus varient selon les individus et les situations d’apprentissage et de communication.» (FRAUENFELDER, PORQUIER, 1979.) Elles sont donc flexibles, souples, modulables et adaptables à souhait.

 

Ceci dit, la manière dont les apprenants algériens étudient la littérature de langue française et celle dont les enseignants dispensent cette littérature nécessitent une réflexion particulière. Car étudier et/ou enseigner les textes littéraires se fait généralement sous deux angles, d’une part en tant qu’investissement individuel, d’autre part comme phénomène psycho-social et culturel. En tenant compte de ces deux paramètres, nous admettons que l’être humain (ici enseignant et apprenant) dispose de deux possibilités de dispenser et acquérir la connaissance : l’une basée sur les expériences acquises en contact avec le monde extérieur, l’autre part du sujet objet d’étude et de recherche. Le contenu du savoir ainsi acquis favorise la complicité et la motivation des acteurs de l’acte pédagogique et permet la génération d’un savoir nouveau à partir d’un savoir déjà existant.

En outre, ce qui milite en faveur de notre démarche, c’est que, de nos jours, l’enseignement de la littérature n’est plus considéré comme le fait de dispenser passivement un enseignement. Il est donc nécessaire de parler de la mobilité des stratégies d’enseignement puisqu’elles renvoient à des champs de recherches pluriels et évolutifs. Nous parlerons d’un enseignement (partie guidante) qui doit nécessairement stimuler les apprenants (partie guidée).

Parler de stratégies d’Enseignement, c’est œuvrer pour une conception ouverte de cette opération comme une véritable activité mentale constructive de l’individu. Pour ce, l’un des problèmes de fond relatif à cette question est celui de valider le principe de la diversité des stratégies, de leurs pertinences et surtout de leurs effets sur l’opération enseignement de la littérature. Bien des stratégies sont donc possibles en littérature, mais des stratégies qui convergent vers un même but celui de rassembler le plus grand nombre d’éléments qui illuminent les différents voies d’étude et nous éclairent sur les multiples plaisirs de la littérature.

          Enfin, nous estimons que les conditions d’enseignement de la littérature qu’offre l’actuel système éducatif algérien ne profitent pas au développement des stratégies que nous comptons présenter dans le cadre de ce laboratoire. Nous ajoutons l’impérative nécessité de modifier le rôle de l’enseignant qui devient un organisateur, un animateur, un conseiller et un expert, et de l’apprenant appelé à s’impliquer davantage donc à assumer une part de responsabilité.